
Jesse Lucas est un artiste touche-à-tout franco-britannique, il expérimente différentes pratiques artistiques qu’il prend plaisir à croiser.
La musique électronique est développée autour de projets s’inspirant aussi bien de la musique expérimentale comme dans The Vanishing Circle que d’instruments acoustiques anciens comme dans le Persystograf avec la vielle à roue ou l’orgue de barbarie. Les sons extérieurs, les rythmes qui nous entourent sont utilisés pour former des paysages sonores et sensoriels.
L’image n’est jamais loin de ces pratiques musicales : dans la pratique de VJ expérimentée des deux côtés de la Manche lors de soirées électro, dans la fabrication de dispositifs visuels interactifs comme Difluxe, ou bien dans la création de bandes-annonces de festival et de vidéos musicales.
Le film d’animation permet de renforcer cet assemblage d’images, de sons et de musiques, en y ajoutant une dimension narrative : les techniques du stop motion, de la création 3D, des logiciels de jeux vidéo sont utilisées au service d’histoires à raconter, de personnages à découvrir. Les 3 opus de l’odyssée de Rick le Cube sont des spectacles vivants sous forme de concerts cinématographiques et électro-acoustiques.
Tout cela est rendu possible par un bricolage électronique qui ne s’interdit le recours à aucune technique et pratique artistique : instruments acoustiques, modules électroniques, photo, vidéo, image, textes et animation. Ce bricolage du XXIe siècle rend possible des inventions du type du Dyskograf ou de dispositifs interactifs comme The Machine ou Akuery.
Cette pratique artistique No Border permet de proposer de nombreux dispositifs d’interaction avec le public, d’offrir un registre d’émotions musicales et sensorielles extrêmement varié, et de multiplier les possibilités de narration. Cela permet également de toucher un public varié, des tous jeunes enfants au public adulte. No Border cela signifie explorer, ne s’interdire aucun chemin.
Ces expérimentations artistiques, Jesse Lucas les mène dans différentes formations rendant possible cet éclectisme des pratiques et cette variété des rencontres :
SATI est le duo qu’il forme avec le musicien Erwan Raguenes et qui permet d’explorer des projets artistiques à l’intersection de la musique électronique et de la création visuelle. L’odyssée de Rick le Cube en est une émanation.
Avoka, avec Élie Blanchard et Erwan Raguenes, a permis de créer des dispositifs et installations interactifs jouant de ce mélange des genres : vidéo-animation-musique électronique, le tout à disposition du public.En solo, Jesse Lucas mène également plusieurs projets musicaux et spectacles mêlant images et musique, Rêverie électronique est de ceux-là.

Guillaume Sabin entreprend différentes activités qui s’entrecroisent et ne se tiennent jamais bien loin les unes des autres.
L’anthropologie est une manière de s’intéresser aux humains quels qu’ils soient, d’observer ce qui les animent, de comprendre les liens qu’ils tissent avec leur environnement, d’éprouver ce qui traverse nos sociétés aujourd’hui. L’anthropologie c’est aussi une manière de travailler : partager des activités quotidiennes, entretenir des relations de proximité, découvrir des centres d’intérêts, s’intéresser aux choses insignifiantes et qui possèdent pourtant une grande valeur.
L’écriture permet de garder des traces des expériences présentes et passées, de les partager, de faire circuler des pratiques et des idées, de les renforcer. L’écriture est une manière de faire ressentir l’altérité, de faire comprendre ce qui, proche ou lointain, est différent : des paysages, des relations, des manières de faire et de penser, des façons d’agencer le monde. Et de comprendre, sous les différences et les singularités, ce qui rassemble, fait commun. Écrire ouvre des possibles et des rencontres.
La création de communs qui guide les pas : faire naître des intérêts communs, rendre possible ce qui semblait impensable, refuser le partage du sensible qui donne aux un·es le pouvoir de créer, de décider, de penser et aux autres la seule possibilité d’exécuter, de se soumettre aux disciplines. La création de communs (lieux, collectifs, projets) est déclinée dans des actions menées avec des enfants, des jeunes et des adultes, dans des manières d’habiter autrement, dans des expériences associatives, collectives, de voisinage.
La fréquentation du dehors qui est une manière de vivre : éviter de se laisser enfermer, préférer les débordements qui surgissent et les paroles chuchotées ou criées plutôt que le silence et les règles des lieux clos, privilégier le mouvement plutôt que la stabilité, aimer se faire surprendre, ressentir les éléments. La fréquentation du dehors c’est aussi une manière de penser : s’enrichir de ce qui secoue, dérange, interroge, ne pas succomber aux pensées insulaires, aux oasis tranquilles.
Guillaume Sabin est l’auteur de :
– Devier, économie de l’émancipation et écologie des relations, Éditions Libertalia, 2025
– La Joie du dehors. Essai de pédagogie sociale, Éditions Libertalia, Montreuil, 2019.
– L’Archipel des égaux. Luttes en terre argentine, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2014.
Et d’articles et numéros de revue qu’il a codirigés : https://arenes.eu/membres/sabin-guillaume/
Il est cofondateur du projet Ékoumène, lieu d’habitation autogéré, de vie associative et de densification des relations de voisinage.