
Spectacle tout-terrain sur l’espace public
Flow est un spectacle nomade et dont l’économie de moyen ouvre des pistes nombreuses, en termes de narrations, de représentations, de rencontres, de réécriture. Un abribus constitue le décor et une scène à installer n’importe où (ou presque) : le long d’une rue, sur une place de village, un hall d’immeuble, un salon, une cour de collège ou de lycée… L’abribus est équipé d’un écran et d’un vidéoprojecteur permettant de projeter y compris de jour. Le dispositif est complété par la présence de Jesse Lucas fabriquant le flow musical sur des modules électroniques. Flow est un récit concert à petite échelle qui se joue sur l’espace public.
Flow est une proposition artistique légère, adaptable, elle est au spectacle vivant ce qu’est le skate à l’univers de la glisse : une forme simple ne nécessitant qu’une infrastructure légère ; une pratique artistique qui disparaît comme elle est arrivée, discrètement, sans crier gare – images à peine inscrites sur la rétine, bref mirage imprimant cependant son rythme.
L’abribus interpelle et provoque des réactions : pourquoi ici ? Que va-t-il s’y passer ? Il est la scène et le décor d’un court récit dramatique : une voix féminine raconte son histoire, sur l’écran apparaissent aussi ses messages, ses dessins. Des vidéos-musique-et-texte servent à constuire un fil narratif : des voix et des visages deviennent des personnages, des relations se tissent, une histoire prend forme derrière la musique, les images et les messages audio et texte.
Mais Flow est avant tout une expérience sensorielle jouée dans des lieux incongrus, en petit comité, parfois sans être annoncée. C’est une invitation à s’interroger in situ sur l’usage de l’espace public, sur ce qui nous relie. Flow est aussi une sorte de long teaser annonçant une suite : c’est une histoire incomplète, contée par bribes, et dont on veut connaître la suite.